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LA MAISON DANS L’ŒIL DU CHAT

paysan Mathieu gai et propre dans sa blouse bleue, n’emporte jamais de fouet.

« Ah les beaux cailloux ! comme ils roulent bien sous mes quatre sabots, pense le petit cheval, et que mon estomac est agréablement rempli d’avoine. Allons, vite, vite à la ferme qui est située dans la vallée. Là, je retrouverai un petit cheval blanc que j’affectionne énormément. »

Mais voilà, que sous le lourd soleil de midi, qui est monté au fond du ciel, le gai paysan Mathieu s’est endormi. Sa bonne grosse tête est secouée de droite à gauche, de gauche à droite, par les cahots de la voiture et, devant ses yeux clos, passent des visions champêtres… La route, avant d’arriver à la ferme est raide, si raide, qu’on n’y pourrait jouer à courir sans tomber.

Mais, le petit cheval ne sait pas cela, parce qu’une main sûre, jusqu’à ce matin-là, avait toujours tenu ses guides. Et de toute la force de ses quatre jambes solides il se lance dans le sentier,