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LES GRENOUILLES
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les étoiles, auxquelles elles coassent leur admiration ; mais des lavoirs, des ruisseaux, des étangs, elles savent tout et c’est cela qu’elles se racontent, une fois le soleil couché, assises au bord de l’eau.

« Oh ma chère, j’habite une merveilleuse maison en herbe tressée » — « Où habitez-vous donc, ma chère ? » — « Mais le grand étang du bois enchanté ! » — « C’est très bien en effet, plein d’ombre et de silence, mais pourquoi venez-vous jusqu’à cette mare, vous avez des voisines au bois enchanté ? » — « Mais ma chère, c’est parce que je vous aime. »

Dans un autre coin, on entend : « Je m’abrite du soleil sous une feuille de nénuphar, il y a du sable jaune et des cailloux luisants » ; une autre dit : « Le lavoir n’est plus tenable, on y lave du matin au soir et le savon, dans l’eau, me donne mal au cœur. » Une autre très jolie grenouille, avec des reflets d’or sur les épaules, montée sur une pierre moussue improvise cette poésie