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Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/228

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l’accomplissement des conventions faites. Le gentleman fit ensuite apporter du vin ; le charpentier et lui burent ensemble, comme gage et confirmation du marché. Pendant toute la discussion précédente et les formalités qui s’en étaient suivies, le portrait du vieux Puritain persistait, dit-on, à témoigner son mécontentement par des gestes énergiques ; mais ils n’aboutirent à rien, si ce n’est que M. Pyncheon, — au moment où il replaçait sur la table son verre vide, — se figura qu’il voyait son grand-père froncer le sourcil.

« Décidément, remarqua-t-il après avoir jeté sur le portrait un coup d’œil légèrement ému, décidément, le Xérès est un vin trop fort pour moi… Voilà déjà qu’il me porte à la tête !… De retour en Europe, je me limiterai aux crus les plus exquis de l’Italie et de la France, dont les meilleurs, on doit le regretter, ne supportent pas le voyage.

— Mylord Pyncheon pourra boire le vin qu’il voudra, et dans les pays qu’il lui plaira choisir, répondit le charpentier, comme s’il était au courant des ambitieux projets que nourrissait son hôte… Mais au préalable, et si vous désirez avoir des nouvelles de ce document perdu, j’aurai, monsieur, à implorer de vous la faveur de quelque entretien avec votre charmante fille, Alice.

— Vous êtes fou, Maule ! s’écria M. Pyncheon avec hauteur ; et cette fois, enfin, son orgueil blessé se trahissait par une certaine colère… Comment ma fille se trouverait-elle mêlée à une affaire de ce genre ? »

Par le fait, devant cette nouvelle requête du charpentier, le propriétaire des Sept Pignons demeurait encore plus complètement abasourdi, que lorsqu’on lui