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XIV

L’adieu de Phœbé.


Holgrave avait débité son récit avec toute l’énergie d’un jeune auteur fort préoccupé de son œuvre, et qui prétend bien lui donner toute sa valeur. Il s’aperçut, à la fin, de certain engourdissement (tout à fait différent de celui qu’éprouve peut-être le lecteur), épandu sur les sens de la personne qui l’écoutait. Il fallait évidemment l’attribuer aux gestes mystérieux par lesquels il avait entendu évoquer, devant Phœbé, l’attitude du charpentier magnétiseur. Les yeux à demi fermés, — soulevant parfois ses paupières et les laissant retomber, l’instant d’après, comme sous l’action d’un poids invisible, — elle s’était un peu penchée vers lui et semblait régler son souffle sur la respiration du jeune homme. Holgrave, qui la contemplait tout en roulant son manuscrit, reconnut aussitôt les symptômes précurseurs de ce curieux état psychologique qu’il lui était