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Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/249

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Holgrave, cependant, la retint encore un peu.

« Miss Hepzibah m’a dit que vous retourniez chez vous dans peu de jours ?

— Oui, mais ce n’est pas pour y rester longtemps, répondit Phœbé, car c’est ici, pour le moment, que je me regarde comme chez moi… Seulement, j’ai quelques petites affaires à régler, et à prendre un congé plus définitif de ma mère et de mes amis. On aime à vivre où on se sent très-désirée, très-utile, et je crois pouvoir me flatter que je suis ici l’un et l’autre.

— Vous le pouvez, dit l’artiste, et, sous ce rapport, ce que vous pensez est au-dessous de la réalité. Il n’y a dans cette maison, en fait de santé, de bien-être, de véritable vie, que ce que vous y avez apporté… Quand vous franchirez le seuil, tout cela s’en ira… Miss Hepzibah et votre cousin Clifford n’existent, à vrai dire, que par vous.

— Je n’aimerais pas à le penser, répondit gravement Phœbé… Il n’en est pas moins vrai que mes petits talents trouvent ici leur emploi ; et pour ces chers parents, j’éprouve une sorte d’affection… maternelle… dont je vous prierai de vouloir bien ne pas rire !… Maintenant, et à vous parler sans détours, monsieur Holgrave, je me demande quelquefois si vous leur voulez du bien ou du mal.

— Bien certainement, lui dit le photographe, j’éprouve un véritable intérêt pour cette vieille demoiselle, chargée d’ans et de misère, comme pour ce gentleman, flétri au physique et au moral, cet adorateur du beau, dupe et victime de son culte. Comment ne pas s’intéresser à ces vieux enfants abandonnés ? Mais vous ne pouvez savoir à quel point mon cœur diffère du vôtre.