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LA
MARQUE DE NAISSANCE



Vers la fin du siècle dernier vivait un savant naturaliste qui, peu de temps avant l’époque où commence notre récit, avait fait une expérience sur une affinité morale un peu plus attrayante que l’affinité chimique. Il avait un jour laissé son laboratoire aux mains d’un praticien, lavé sur ses doigts la trace des acides et des réactifs de toute nature, et enfin persuadé à une ravissante créature de devenir sa compagne.

Dans ce temps-là, alors que la découverte récente de l’électricité et des importants phénomènes qui s’y rattachent semblait donner à l’homme le don des miracles, il n’était point rare que l’amour de la science et celui de la femme rivalisassent de profondeur et d’absorbante énergie. De puissants esprits mettaient leur intelligence, leur génie, leur cœur même à la recherche de l’inconnu, dans l’orgueilleux espoir que le philosophe, vainqueur un jour dans sa