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— Elle a été laissée à la porte, quelques moments avant ton arrivée, par un personnage à l’air rusé et moqueur, qui pouvait à peine s’empêcher de rire en la déposant. Il était vêtu d’une sorte de manteau bizarre, et portait une coiffure en partie composée de plumes ; on eût presque dit des ailes.

— Quelle sorte de bâton avait-il ?

— Le bâton le plus curieux qu’on ait jamais pu voir. C’était comme deux serpents qui se tordaient autour d’une baguette, et si artistement sculptés, qu’on les eût crus vivants.

— Je sais qui c’est, dit Pandore d’un air pensif. Personne que lui n’a un pareil bâton. C’était Vif-Argent ; c’est lui qui m’a amenée ici, comme la boîte. À coup sûr, il me la destinait ; très-probablement elle contient de jolis habits pour moi, ou des joujoux pour nous deux, ou quelques friandises.

— Cela peut être, répondit son petit compagnon en se détournant ; mais, jusqu’à ce que Vif-Argent revienne nous le permettre, nous n’avons, ni l’un ni l’autre, aucun droit de soulever le couvercle.

— Mon Dieu, que ce garçon-là est borné ! murmura Pandore en voyant s’éloigner Épiméthée. Je voudrais qu’il eût un peu plus de hardiesse. »

Pour la première fois depuis l’arrivée de Pandore, Épiméthée était sorti sans lui demander de le suivre. Il alla cueillir tout seul des figues et des raisins, ou chercher à se distraire avec d’autres