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on n’en fabriquait pas encore, probablement par la raison qu’à cette époque le monde lui-même n’était qu’un grand joujou pour ses habitants, enfantins. Cependant notre petite curieuse se figurait qu’il devait y avoir là dedans quelque chose de très-beau et de très-précieux ; c’est pour cela qu’elle se montrait aussi impatiente que l’aurait été chacune des petites filles qui m’entourent ; peut-être un tant soit peu davantage, mais je ne voudrais pas le garantir.

Le jour dont nous parlons, tandis qu’Épiméthée cueillait des figues, la curiosité de Pandore, fut, plus vive que, jamais, et elle s’approcha de la boîte, presque décidée à l’ouvrir, si cela lui était possible. Ah ! malheureuse Pandore !…

Elle essaya de la soulever ; mais la boîte était pesante, beaucoup trop pesante pour les bras d’un enfant. Elle la leva à quelques pouces par un des coins, et la laissa retomber lourdement et avec assez de bruit. Un instant après, elle crut entendre remuer dans l’intérieur ; elle appliqua l’oreille sur le bois et retint son haleine pour écouter : il lui sembla saisir un murmure étouffé ! Était-ce le battement de son cœur ? Elle n’aurait pas pu le dire, et elle n’était pas bien sûre d’avoir entendu quelque chose, mais sa curiosité n’en était qu’un peu plus grande.

Comme elle relevait la tête, ses yeux tombèrent sur le nœud de la corde d’or.