Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, première partie, trad. Rabillon, 1858.djvu/160

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UN NOUVEL AUDITEUR.


La neige continua de tomber abondamment le lendemain ; mais ce qu’elle devint ensuite, il m’est impossible de l’imaginer. Toujours est-il qu’elle cessa entièrement pendant la nuit ; et le soleil, en se levant, darda des rayons aussi resplendissants sur la pointe blanchie de nos collines de Berkshire qu’en tout autre lieu du monde. Le givre et la glace avaient tellement couvert les vitres des fenêtres, qu’on ne pouvait rien saisir du spectacle de la nature. En attendant le déjeuner, la jeune colonie de Tanglewood avait cependant pratiqué de petites ouvertures avec ses ongles, et elle fut ravie de découvrir que la campagne était aussi blanche qu’un drap. Seulement, çà et là des fragments de rochers, dont la saillie hérissait le dos escarpé de quelques collines, ou la forêt de sapins, dont la teinte sombre se mêlait à l’éclat général, formaient une masse grisâtre.