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Le vent grandissant de plus en plus, les deux arbres murmurèrent à la fois les noms de Philémon et Baucis ! On eût dit que tous les deux n’étaient plus qu’un, et que chacun était deux, et qu’ils causaient ensemble de la profondeur de leur amour mutuel. Il était évident que le couple centenaire avait renouvelé sa vie, et avait encore à jouir de quelques siècles de paix et de bonheur sous la forme d’un chêne et d’un tilleul. Quelle ombre hospitalière ils étendaient autour d’eux ! Toutes les fois qu’un passant se reposait sous leurs branches, un doux bruissement au-dessus de sa tête se traduisait par ces mots :

« Sois le bienvenu, cher voyageur, le bienvenu en ces lieux ! »

Plus tard, une âme généreuse, parfaitement au courant de ce qui aurait su plaire à Philémon et à Baucis, construisit autour de leur double tronc un banc circulaire où venait s’asseoir le voyageur fatigué, qui étanchait sa soif à la Cruche miraculeuse.


« Que n’avons-nous, à notre tour, et maintenant même, cette source divine à notre disposition ?

— Combien tenait la cruche ? demanda Joli-Bois.

— Environ deux pintes, répondit l’écolier ; mais