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dans le pays que vous habitez, si vous venez de si loin pour trouver la fontaine de Pirène. Mais auriez-vous perdu un cheval ? D’où vient que vous avez une bride à la main ? et une belle bride encore ! toute ornée de pierres précieuses. Si le cheval était aussi magnifique que cette bride, vous êtes vraiment bien à plaindre !

— Je n’ai pas perdu de cheval, répondit celui-ci en poussant un soupir ; mais je suis à la recherche d’un coursier fameux qu’on doit trouver en cet endroit, si jamais il est possible de le rencontrer. Savez-vous si Pégase, le cheval ailé, fréquente encore quelquefois la fontaine de Pirène, comme il le faisait au temps de vos aïeux ? »

À ces mots, le villageois se mit à rire.

Quelqu’un de vous, mes petits amis, a peut-être entendu dire que ce Pégase était un coursier blanc comme la neige, dont les admirables ailes avaient des reflets argentés, et qui passait la plupart du temps sur le sommet du mont Hélicon. Aussi sauvage, aussi agile, aussi fier, en franchissant l’espace, que l’aigle le plus audacieux qui s’élève au delà des nues, il n’y avait rien de comparable à lui dans toute la création. Seul de son espèce, aucun mortel ne l’avait jamais monté ; le frein : lui était inconnu, et, pendant une longue série d’années, il avait mené une vie heureuse et solitaire.

Oh ! quelle belle chose cela doit être, qu’un che-