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ment doué du toucher d’or, selon la promesse de l’étranger. Il mit le doigt sur une chaise qui était à côté de lui, et sur différents meubles ; mais quel ne fut pas son désappointement en voyant les objets conserver leur ancienne substance ! Une crainte vint s’emparer de son esprit : ce radieux personnage était-il un vain songe, ou bien s’était-il moqué de lui ? Et quelle désillusion si, après tant d’espérance, il devait se contenter d’un peu d’or laborieusement amassé par des moyens ordinaires, au lieu d’en créer par le simple toucher !

Dans son impatience, Midas n’avait pas vu que la lueur douteuse qui éclairait sa chambre était due seulement à l’aurore, qui commençait à ouvrir les portes du ciel. Il était retombé sur sa couche, désespéré d’avoir vu s’évanouir ses illusions, et s’attristait de plus en plus, quand tout à coup un trait lumineux pénétra par la croisée et dora le plafond au-dessus de sa tête. Il sembla à Midas que ce rayonnement produisait sur les blanches couvertures de son lit une réflexion d’un aspect singulier. En regardant de plus près, quels furent son étonnement et son bonheur à la vue de ses draps de toile transformés en tissus de l’or le plus pur ! Il avait eu le toucher d’or à l’heure précise annoncée par son hôte mystérieux.

Midas, transporté de joie, s’élança dans la chambre en touchant tout ce qui lui tombait sous la