Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/12

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tuler le légitime possesseur. Aussi ne manquai-je pas, selon la coutume des propriétaires de tous les pays du monde, de faire arpenter en tout sens au pauvre garçon mes cinq ou six acres, me réjouissant en moi-même de ce que la mauvaise saison, et particulièrement le demi-pied de neige qui couvrait la terre, l’empêchaient de remarquer que le sol n’était pas cultivé, et que mon domaine était, en général, fort négligé. Vaine illusion !… L’explorateur aérien de Monument-Mountain, de Bald-Summit et du vieux Graylock, revêtus encore de forêts vierges, pouvait-il trouver le plus mince détail à admirer sur mon modeste coteau, avec ses taillis de frêles acacias dévorés par les insectes ?

Eustache disait avec franchise que le site offrait une perspective de lignes mollement indiquées. Telle dut être l’impression qui se produisit dans son esprit, en comparant ce qu’il voyait avec les montagnes du Berkshire aux flancs rocailleux et escarpés, surtout avec la partie septentrionale du comté où son collège était situé, et où de fréquentes excursions l’avaient familiarisé avec une nature accidentée. Mais, pour moi, ces prairies étendues, ces éminences légèrement ondulées, ont un charme qui porte le calme dans mon âme. J’en préfère de