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Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/210

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aussi un roi, que tu me recherches avec tant d’empressement ? Si tu peux parler un langage humain, dis ce que tu veux que je fasse.

— Pîh ! répondit le brillant petit oiseau avec un accent lamentable. Pîh… pîh pîh… houip ! »

Un secret pénible oppressait sans aucun doute le cœur de ce messager de douleur. Le pire, c’est qu’il ne pouvait se soulager en le révélant. Mais Ulysse n’avait pas de temps à perdre pour chercher à pénétrer ce mystère. Il hâta donc sa marche, et déjà il était à une assez grande distance dans le sentier qui conduisait à travers le bois aux frais et charmants ombrages, quand il vit venir à sa rencontre un jeune homme d’une figure vive et intelligente, et drapé dans un manteau d’une forme singulière… Il portait en outre une sorte de chapeau garni de deux ailes ; et, d’après la légèreté de son allure, vous auriez supposé qu’il avait également des ailes aux pieds. Pour l’aider encore dans sa marche (il était toujours en voyage d’un côté ou d’un autre), sa main était armée d’un bâton ailé autour duquel se tordaient deux serpents. Je vous en ai dit assez pour vous faire deviner que c’était Vif-Argent. Ulysse, qui était une de ses vieilles connaissances et avait reçu une grande dose de sagesse, le reconnut à l’instant.

« Où diriges-tu tes pas d’un air si préoccupé, sage Ulysse ? dit Vif-Argent. Ne sais-tu pas que cette île