Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/236

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« Ma mère chérie, lui dit alors Proserpine, comme je vais être seule pendant votre absence, ne puis-je pas courir sur les bords de la mer et demander à quelques nymphes de venir jouer un peu avec moi ?

— Oui, mon enfant, répondit Cérès. Les nymphes de la mer sont d’excellentes créatures avec lesquelles il n’y a aucun danger pour vous. Mais écoutez bien ceci ; ne vous éloignez jamais d’elles pour errer seule dans la campagne. Les jeunes filles qui s’éloignent de la surveillance de leur mère sont exposées à trop de dangers. »

L’enfant promit d’être aussi prudente qu’une grande personne, et, au moment où les dragons emportaient le char loin de sa vue, elle était déjà sur le rivage, appelant les nymphes de l’Océan pour se divertir avec elle. Celles-ci connaissaient la voix de Proserpine ; elles ne tardèrent point à quitter leur profond séjour et à montrer au-dessus des vagues leurs figures humides avec leurs chevelures vertes comme l’onde. Elles apportèrent une foule de beaux coquillages, et, une fois assises sur le sable de la plage, où l’écume rejaillissait sur leurs membres gracieux, s’occupèrent à faire un collier destiné à leur petite amie. Afin de montrer sa reconnaissance, l’enfant les supplia de l’accompagner dans la prairie, où elles cueilleraient ensemble des fleurs en abondance, leur promettant de tresser de ses mains une guirlande pour chacune d’elles.