Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/315

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qu’il y avait dans sa personne un air noble et majestueux, et qu’après tout, malgré sa démarche chancelante et son aspect souffreteux, ses mouvements se distinguaient par une grâce et une dignité à faire envie à toutes les reines de la terre. Son paon, qui avait alors sauté de son épaule, marcha derrière elle en se pavanant pompeusement et en déployant sa queue splendide, probablement afin de la faire admirer par le sauveur de sa maîtresse.

La vieille dame et son oiseau favori une fois à une bonne distance, notre voyageur poursuivit sa route. Après une marche passablement longue, il parvint à une ville située au pied d’une montagne et non loin des bords de la mer. Dans les environs de la ville, une foule immense, non-seulement d’hommes et de femmes, mais encore d’enfants, tous avec leurs plus beaux habits, se livraient évidemment aux plaisirs d’un jour de fête. La foule devenait de plus en plus compacte à mesure qu’on approchait de la plage ; et, en tournant ses regards dans cette direction, il aperçut au-dessus des têtes une colonne de fumée qui se détachait en spirales blanches sur l’atmosphère azurée. Il s’informa du nom de la ville voisine et du motif qui attirait une si nombreuse réunion de personnes.

« C’est la ville de lolchos, lui fut-il répondu, et nous sommes les sujets du roi Pélias. Notre monar-