Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/333

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bois sacré, il y avait à cette époque je ne sais combien d’années qu’on l’y gardait soigneusement, et qu’elle excitait l’envie des plus puissants potentats ; car il ne se trouvait dans leur palais aucun objet qui en égalât la magnificence.

Si je voulais vous raconter toutes les aventures des Argonautes, mon récit durerait jusqu’à la nuit, et peut-être beaucoup plus longtemps encore. Les événements extraordinaires ne manquèrent point, si vous en jugez par ce que vous avez déjà appris. En abordant à une certaine île, ils furent reçus avec hospitalité par le roi Cyzicus, qui leur offrit une fête et les traita en frères. Cependant les Argonautes s’aperçurent que ce généreux monarque était abattu et troublé par de vives inquiétudes. Ils lui demandèrent le motif de son anxiété apparente. Cyzicus leur apprit que lui et ses sujets souffraient continuellement des attaques et des déprédations des habitants d’une montagne voisine, qui ne rêvaient que carnage et destruction. Un grand nombre de ses sujets avaient déjà succombé dans ces luttes renouvelées sans cesse. Tandis que la conversation roulait sur ce chapitre, Cyzicus montra du doigt la montagne et demanda à Jason et à ses compagnons s’ils n’y distinguaient pas quelque chose.

« Je vois des objets d’une énorme dimension, répondit son hôte respectueux ; mais ils sont à une telle distance que je ne peux pas les discerner con-