Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/35

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pas facilement s’emparer d’un sceptre et d’une couronne dont l’héritage lui revenait légitimement. Ces méchants princes, les propres cousins de Thésée, se tournèrent aussitôt contre lui ; et Médée, rangée parmi ses ennemis, nourrissait une haine encore plus atroce. Cette cruelle magicienne, alors l’épouse du roi, désirait transmettre le pouvoir à son fils Médus, et exclure du trône le fils d’Éthra, qu’elle détestait.

Les neveux du monarque découvrirent Thésée, et allèrent à sa rencontre juste au moment où il atteignait le seuil du palais. Renfermant dans leur âme leurs funestes desseins, ils offrirent à leur cousin l’assurance d’une affection sincère, et lui exprimèrent toute la joie qu’ils ressentaient de faire sa connaissance. Puis ils lui proposèrent de le présenter au roi comme un étranger, afin de voir si celui-ci pourrait distinguer dans ses traits quelque ressemblance avec lui-même ou avec sa mère Éthra, et s’il le reconnaîtrait pour son fils. Thésée consentit à cette épreuve. Il s’imaginait que son père, inspiré par la nature, n’hésiterait pas un seul instant. Mais, tandis qu’il attendait à la porte, les traîtres coururent vers le roi et lui dirent qu’un inconnu, nouvellement débarqué à Athènes, avait formé le projet, selon les informations par eux recueillies, d’attenter à ses jours et de s’emparer de sa couronne.

« Et, ajoutèrent-ils, il demande en ce moment