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Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/96

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Ton nom ? Que viens-tu faire ici ? Parle, vagabond, ou je vais éprouver l’épaisseur de ton crâne avec le bout de ma canne.

— Tu es un géant bien discourtois, répondit tranquillement le voyageur ; j’aurai probablement besoin de t’enseigner un peu la politesse avant de te quitter. Mon nom est Hercule. Je passe par ici parce que c’est mon chemin le plus direct pour gagner le jardin des Hespérides, où je me rends, dans l’intention de me procurer trois pommes d’or, destinées au roi Eurysthée !

— Misérable, tu n’iras pas plus loin ! » rugit Antée, en se donnant un air plus terrible encore. Car il avait entendu parler d’Hercule, et le haïssait précisément à cause de sa réputation. « Tu ne retourneras pas même aux lieux d’où tu viens !

— Comment prétends-tu m’empêcher d’aller où bon me semble ?

— En te donnant un coup du sapin que tu vois, s’écria Antée, grimaçant une expression de colère, qui en fit bien, aux yeux de son visiteur, le monstre le plus laid de toute l’Afrique. Je suis cinquante fois plus fort que toi ; et, tiens ! ajouta-t-il en frappant du pied, voilà que je suis cinq cents fois plus fort ! J’ai honte de tuer un chétif nain tel que toi. J’aime mieux faire de toi mon esclave, et l’esclave de mes frères les Pygmées. Ainsi, jette ta massue