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Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/194

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nous avons même jeûné à votre intention. Pourtant, malgré tous nos soins affectueux, et malgré la science de nos meilleurs médecins, il semble que le terme de votre vie ne soit plus très éloigné. Nous aurons sans doute plus de chagrin que vous lorsque vous serez obligée de quitter ce que le Bouddha a si justement appelé « la maison brûlante de la vie ». Je donnerai des ordres afin que soient célébrés, quel qu’en soit le coût, tous les rites religieux qui pourront vous servir pour votre réincarnation. Nous prierons tous incessamment pour vous, afin que vous n’erriez point dans l’espace noir, mais au contraire que vous parveniez vite au Paradis et atteigniez ainsi au rang de Bouddha.

Il lui parlait avec la plus grande tendresse, tout en la caressant. Alors, les yeux fermés, elle lui répondit d’une voix flûtée comme celle d’un insecte :

— Je suis reconnaissante, très reconnaissante de vos affectueuses paroles… Oui, il est vrai, comme vous dites, que j’ai été malade depuis trois longues années, et que j’ai été