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Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/73

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Récemment, en passant par une petite rue habitée surtout par des marchands d’antiquités, je remarquai, suspendue devant une des boutiques, une furisodé, ou robe à longues manches de ce pourpre profond appelé murasaki. C’était une robe comme aurait pu en porter une dame de haut rang de l’ère des Tokugawa. Je m’arrêtai pour examiner les cinq mons ou dessins héraldiques qui la décoraient, et au même moment il me revint à la mémoire cette légende d’une robe similaire qui causa autrefois la destruction de Yédo.

Il y a près de deux cent cinquante ans, la fille d’un riche marchand de la ville des Shoguns assistait à un festival dans un temple quelconque. Soudain elle aperçut dans la foule un jeune Samouraï d’une beauté remarquable, dont elle tomba immédiatement amoureuse. Malheureusement, il disparut