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De l’obligation aux meres

ſevré rien de ſolide, qui n’eût été auparavant mâché par la mere. Les femmes Juïves dans les derniers ſiècles[1], étoient dans cette pratique qu’elles tenoient des anciens Grecs[2] ; & elle eſt enfin venue juſqu’à nous, puiſque la plûpart des nourrices ont coutume de ſe mettre dans la bouche la boüillie de leurs nourriſſons, & de la détremper de leur ſalive.

Mais le remède eſt pire que le mal. On ſçait le pouvoir & la part qu’a la ſalive dans la digeſtion : elle eſt le premier des délayans, c’eſt-à-dire, le premier qui doit pénétrer & fondre les alimens, & leur donner comme la première empreinte. Mais plus la ſalive a de pouvoir pour avancer la digeſtion, quand elle eſt bien conditionnée, plus elle a de force pour la corrompre,

  1. Bellon. obſerv. l. 3. c. 11.
  2. Ariſtoſph. equit. act. 2. c. 2.