transforme aussitôt en sujets tout ce qui semble exister isolément, comme un doigt, un cheveu, une pierre, etc., pour leur donner aussi des prédicats, sans s’apercevoir que cette application exagérée de l’analogie introduit dans le monde qu’il a pour objet de comprendre un si grand désordre, que, pour tâcher d’en sortir, il faut de nouveaux prédicats qui n’ont pas plus de rapports à la vérité ou à la réalité des choses que n’en ont eux-mêmes les sujets auxquels on les applique.
Si nous sortons du labyrinthe où nous introduit le langage, et si nous regardons autour de nous dans le monde, nous voyons que la création nous offre une gradation progressive du moins parfait au plus parfait. Dans le monde inorganique, l’ordre mécanique est inférieur à l’ordre chimique, qui voit au-dessus de lui le monde organisé, se subdivisant par une gradation analogue en végétal et animal, au-dessus desquels plane encore l’intellectuel.
Les diverses classes ou familles dans lesquelles le monde se trouve divisé par ces mots, ne sont point équivalentes ou d’égale valeur, et placées pour ainsi dire sur la même ligne. Elles sont, au contraire, subordonnées, et telles, qu’il y a gradation de l’une à l’autre. Car la différence entre toutes ces classes est immense, non-seulement quantitative, mais qualitative, et l’on pourrait dire infinie. Si quelques savants mettent en doute sa grande étendue, il est cependant généralement