différente de la première qu’il étudie encore, puis une troisième, une quatrième et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ait épuisé la voûte ou le tout qu’il voulait connaître. Il n’en fera jamais assez, en réalité, pour connaître au juste toute la courbure, mais il acquerra du moins des connaissances qui lui manqueraient sans cela, et même il connaîtra les points essentiels de la voûte s’il a soin de faire ses coupes aux endroits où elle offre le plus d’originalité. Les catégories nous donnent aussi des points de vue plus ou moins importants, mais partiels. Ce sont comme des anses à l’aide desquels nous tâchons de saisir l’absolu, sans pouvoir toutefois l’embrasser. Pour que nos connaissances fussent toutes vraies, il faudrait que nous n’ayons qu’une catégorie, de même que nous pouvons admettre que les impressions des choses sur nos sens seraient plus parfaites si nous n’avions qu’un sens, qui réunirait les mérites des cinq, et nous donnerait d’autres avantages résultant de cette union, dont la privation nous empêche, en beaucoup de cas, de saisir toutes les propriétés des choses.
Dans cette hypothèse, il serait donc très-important de savoir si la fausseté de chaque catégorie prise isolément vient de nous, ou si elle est nécessaire, parce que Dieu, en se développant, aurait voulu être à la fois vrai (c’est-à-dire l’Éternel ou le tout) et non-vrai (ou tel qu’il se manifeste séparément dans l’espace et le temps). Cette dernière question paraît être la plus grave de toutes, et si nous pouvions y répondre, nous aurions la solution demandée par le congrès philosophique de Gotha. Mais la réponse à cette question sera toujours bien douteuse,