Dans cette hypothèse, c’est donc seulement une augmentation quantitative qui fait apparaître une existence nouvelle, tout à fait différente d’une autre. Mais on n’admet pas volontiers cette conclusion. Cependant, l’augmentation de quantité n’ayant pas lieu dans tous les sens, mais dans un seul, tandis que chacun des autres reste ce qu’il était d’abord, on peut admettre que celui qui se développe et qui commence à dominer, était primitivement contenu et comme absorbé dans les autres. La prépondérance plus ou moins grande d’une des directions change le caractère et les relations de toutes les qualités. Ainsi, lorsque nous avons supposé que Dieu ne pensait ni n’agissait pas, nous avons supposé que son Être s’augmentait tellement qu’il absorbait toutes les autres relations, qui sont encore manifestes dans l’homme parce qu’il n’est pas infini.
La différence des systèmes philosophiques sur la notion de Dieu s’explique en réalité par cette remarque. Car cette notion n’est, en tous cas, qu’une augmentation à l’infini. Ce qui change, c’est le point de départ. La théorie rationaliste suppose que ce qui est dans l’homme la raison, s’agrandit tellement en Dieu, que cette seule qualité absorbe toutes les antres ; et ce système domine jusque chez Hégel. Après Hégel on s’est effrayé de cette notion de Dieu et des conséquences qu’elle pouvait avoir et qu’il avait si bien déduites. On a pris pour point de départ la volonté ou l’activité humaine, de préférence à la faculté passive d’intelligence ; on a dit que Dieu est l’acte ou l’agent, actus purus, et on a cru par cela en relever la notion. C’est la vo-