être moins absolu et moins vrai dans la nature. Et nous pouvons en conclure qu’en s’attachant à ces doctrines ou à d’autres analogues, il est impossible d’admettre que la langue, la logique et l’intelligence humaines soient absolues, quand bien même, ce qui est encore fort douteux, elles pourraient suivre et copier fidèlement la nature. Car, en vérité, si déjà la nature fixe et sépare les éléments qui sont unis en Dieu, la langue et la logique arrêtent et divisent encore plus ce qui passe trop vite à leur gré dans la nature ou dans l’intuition spontanée de l’esprit. Ainsi, la langue et la logique parlent de buts qui se réalisent dans certains cas, quoique le plus souvent le but ne soit pas distinct de sa réalisation. En appliquant par exemple cette catégorie de but à la plante on se trouve dans un grand embarras, parce que dans la plante le but n’est pas séparé des moyens dont elle se sert pour l’accomplir. Nous pourrions dire que la fleur est son but plutôt que les racines ou les feuilles, et dans certains cas, que ce sont les graines ; mais en réalité nous voyons que le but de la plante ne saurait être ni l’un ni l’autre, mais que c’est la plante tout entière qui est son but à elle-même, et dans ce cas, nous reconnaissons que le but n’existe pas en dehors des moyens qui servent à l’accomplir. Nous continuons cependant, et à bon droit, à faire usage de la catégorie de but en disant que la plante entière est son propre but.
De même lorsque nous disons : Je fais ceci, nous exprimons un acte entier par lui-même, ou l’action du moi qui se traduit d’une manière quelconque dans le