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LOGIQUE SUBJECTIVE.

elle-même une puissance créatrice qui n’a pas besoin, pour se manifester, que les choses soient déjà produites, mais qui précède au contraire leur naissance.

Nous ne saurions reproduire ici toutes les définitions que nous avons données dans les deux premières parties de la logique objective, et en vertu desquelles nous avons pu établir que le général et le particulier existent, comme nous venons de le dire, dans l’individu. Mais, afin de ne laisser aucun doute dans les esprits, nous pouvons faire à ce sujet quelques remarques.

Ainsi, quand nous disons que nous avons l’idée ou la notion d’une chose, nous voulons dire que cette chose, grâce à ses qualités ou propriétés sensibles, a pénétré jusqu’à nous par l’entremise de nos organes ou de nos sens. Mais au lieu de parler seulement de cette chose individuelle, comme c’est notre intention de le faire, nous disons à notre insu et sans le vouloir que nous en avons pris ou reçu une notion générale. Car, bien qu’à l’instant même où cette chose vient frapper nos sens, l’acte d’appréhension ou de perception que nous faisons pour la saisir ne porte que sur son individualité, cependant il est si vrai que la généralité s’y trouve unie d’une manière inséparable, que nous n’avons aucun moyen de ne parler que de son individualité, et que, pour la désigner, nous sommes contraints d’avoir re-