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DES JUGEMENTS.

plante, sans pourtant en avoir en elle le modèle infiniment petit ; et c’est dans le même sens qu’il faut entendre les idées innées qui se développent, et comprendre Platon lorsqu’il dit qu’apprendre est se ressouvenir. Le développement n’est, en effet, qu’un jeu de la vie, par lequel ce qui est devient, sous une autre forme, ce qu’il était déjà virtuellement. C’est une marche, une progression, un mouvement de l’un vers l’autre ; mais l’un et l’autre ne sont pas, pour cela, différents de ce qu’ils étaient d’abord. C’est ainsi que les jugements, dont nous avons maintenant à parler, ne font que mettre au jour ou rendre éclatant ce que les notions tenaient caché dans leur sein. En d’autres termes, ce sont les notions qui, en devenant jugements dans ce deuxième chapitre, disent d’elles-mêmes ce que nous en avons dit tout à l’heure.

La méthode dialectique nous offre, dans chacune de ses évolutions, trois phases ou temps d’arrêt, qui sont : thèse, antithèse, synthèse, ou pour mieux dire : la forme abstraite, dans laquelle l’idée se pose d’une manière générale ; la forme dialectique, dans laquelle l’idée, obéissant à sa propre force, s’oppose ou se nie elle-même ; et la forme spéculative, dans laquelle elle se dégage et sort tout à fait pure. La première partie de la logique subjective, traitant des notions, nous laisse