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Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/52

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LOGIQUE SUBJECTIVE.

par elles-mêmes, sont en même temps ce que marque le sujet et le prédicat. Le jugement est donc un acte de l’esprit par lequel nous divisons en sujet et en prédicat une idée ou une chose qui n’avait pas encore été partagée, avant cet acte, en ses deux parties constitutives. Ainsi, la copule est marque non-seulement une conjonction, mais une disjonction, non-seulement une identité, mais une différence entre le sujet et le prédicat, qui, par elle, sont à la fois unis et séparés. C’est une chose totale ou une, coupée pour ainsi dire en deux par le jugement, qui nous la fait voir sous la forme de sujet et de prédicat. Aux yeux du grammairien, le sujet et le prédicat ont une existence indépendante et distincte ; mais, dans la logique comme dans la réalité, il n’en est absolument rien. Le prédicat est le sujet ; ou plutôt la chose est actuellement le sujet et le prédicat tout ensemble ; ce qui veut dire qu’elle n’est pas seulement notion comme dans le premier chapitre, mais qu’elle est aussi jugement. Et par là elle ne diffère point de ce qu’elle était d’abord, puisqu’il est évident qu’elle n’a point changé ; mais elle se manifeste seulement d’une manière plus complète ou plus explicite, puisque les jugements, comme nous l’avons déjà dit, ne sont que des notions développées. Du reste, cette nature du jugement s’éclaircira de plus en plus si sous