ner le nom de jugement à toute comparaison établie entre deux choses individuelles. Mais cette comparaison, quand bien même elle serait possible sans le concours de notions générales, et quand bien même on la répéterait des milliers de fois, ne constituerait jamais un jugement.
Nous venons de voir que les jugements sont des énonciations dont le caractère essentiel est d’exprimer les choses individuelles à l’aide de notions générales. Or, cette généralité avec laquelle la chose individuelle se trouve mise en rapport, peut lui être inhérente comme une qualité saisissable par simple appréhension ou aperception ; mais elle peut aussi être telle qu’il faille la réflexion pour la dégager et la saisir ; ou bien encore lui être nécessaire ; ou bien enfin se confondre et s’unir avec elle d’une manière si intime qu’elle en soit vraiment l’essence ou l’idée. De là les quatre formes de jugements dont nous aurons successivement à parler, qui sont :
Le jugement qualitatif ou de simple aperception ;
Le jugement réfléchi ;
Le jugement nécessaire ;
Et le jugement idéal.