contraire le résultat futile, mais fatal, où viennent nécessairement aboutir tous les jugements qualitatifs dont nous venons de parler, et dont ils s’occupent avec tant de gravité. Et ceux-là même dont ils se moquent existent réellement. Car un crime n’est autre chose qu’un jugement négatif infini, puisque le criminel ne nie pas seulement le droit d’un autre individu, mais tout le droit de l’État ; et c’est pourquoi on ne restitue pas seulement le produit du vol au propriétaire primitif, comme dans le cas d’une réclamation mal fondée, mais on punit en outre le voleur comme criminel, pour avoir nié le droit de tous en niant le droit d’un seul. La mort est un autre exemple de jugement négatif infini, tandis que la maladie est simplement un jugement négatif ; car dans la mort, l’âme et le corps, le sujet et le prédicat, sont séparés l’un de l’autre de manière à n’avoir plus entre eux aucun rapport.
Ce n’est donc point en faisant les deux termes identiques, que ces jugements qualitatifs peuvent corriger leur imperfection, puisque dans ce cas, il y a tautologie, et que, d’autre part, lorsque le jugement négatif ne cache plus un jugement affirmatif, ou lorsque les deux extrêmes sont absolument dissemblables, il n’y a plus de jugement. Et pourtant c’est dans la forme et non dans le contenu qu’il les faut corriger, puisque l’im-