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Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/111

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puisque les attractions ne se font pas ici de masse à masse[1].

    objective de la chose. Car la masse ou le corps n’est pas un simple composé de molécules, nous l’avons vu. Et, en admettant qu’elle soit un agrégat d’atomes, il y aura d’abord les atomes, et puis leur unité dans leur agrégation. C’est comme le nombre. Le nombre 100, par exemple, n’est pas 1 + 1 + 1 + 1, etc, comme, en le décomposant, le représentent les mathématiques, mais il est 1 + 1 + 1, etc., plus ce qui fait l’unité de ces unités dans le nombre 100. Ce sera une forme, si l’on veut ; mais c’est une forme essentielle, cette forme qui constitue précisément le nombre 100, comme la forme de l’organisme constitue l’organisme, etc. (Voy. note suiv., et chap. X.)

  1. Les physiciens enseignent, il est vrai, que, bien que les attractions entre deux corps augmentent, ou diminuent avec leurs masses, la distance restant d’ailleurs la même, il y a cependant une différence entre l’effet de leurs masses sur le poids avec lequel ces masses gravitent les unes vers les autres, et l’effet de ces mêmes masses sur la vitesse avec laquelle l’une tombe sur l’autre. Celle-ci, la vitesse, dé pendrait entièrement de la masse qui attire, et nullement de la masse attirée ; tandis que le poids dépendrait de toutes deux, et il varierait proportionnellement à leur produit. Ainsi, si la masse de la terre et celle de la lune augmentait, leur poids augmenterait aussi, tandis que, si la masse de la lune augmentait, celle de la terre restant la même, la chute de la lune vers la terre ne subirait aucune altération. C’est-à-dire que dans le poids le résultat ou le rapport dépend des deux termes du rapport, et que, dans la chute, au contraire, il ne dépend que d’un seul terme, de telle sorte qu’en admettant ce principe, l’un des termes du rapport pourrait varier indéfiniment, sans que le rapport variât. Mais d’abord ceci ne s’accorde pas avec l’énoncé de la loi de Newton. Car cette loi dit que les corps s’attirent en raison des masses. Par conséquent, si la vitesse est le résultat de l’attraction, elle est nécessairement un rapport, c’est-à-dire, le rapport des deux masses, et non d’une seule. Ou, pour mieux dire, la vitesse est l’unité de ces deux termes, comme l’exposant est l’unité des deux termes de la fraction ; de telle sorte que, si l’un des deux termes venait à être supprimé, il n’y aurait plus ni exposant ni vitesse. Par conséquent, de même que dans les fractions les deux termes sont des éléments essentiels, et, si l’on peut dire, actifs de l’exposant, ainsi dans les attractions les deux masses