Aller au contenu

Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VIII.

AUTRES CONSIDÉRATIONS SUR LE MÊME SUJET


Le système solaire n’est, comme tout système en général, un vrai système qu’autant qu’il contient l’unité et la différence, et cela de telle façon, que ces deux termes soient si intimement liés, qu’en posant l’un, on pose l’autre, et qu’en supprimant l’un, on supprime l’autre aussi. Que ses diverses parties se soient formées simultanément ou successivement, toujours est-il que ce système n’est tel, et qu’il n’a pu se constituer qu’à cette condition[1]. Or, cette unité et cette différence forment ici l’unité et la différence du mouvement, qui, dans sa continuité et dans son infinité, contient ce double élément, et qui n’est continu et infini que parce qu’il le contient. C’est l’éternel

    deux. L’une appartient à Encke, et l’autre à Faye. Suivant la première, ce serait la résistance d’un milieu, d’un fluide, ou d’un éther ; suivant la seconde ce serait une force révulsive dégagée par l’incandescence de la masse solaire, qui produirait ces modifications. Notre opinion est que ni l’une ni l’autre de ces hypothèses ne sont fondées ; et cette opinion nous pourrions la justifier par plusieurs arguments. Mais nous nous bornerons ici à une seule question. Comment se fait-il que s’il y a un fluide résistant dans les régions solaires, ou si une force révulsive est émise par la masse incandescente (ou, pour mieux dire, supposée incandescente) du soleil, ce fluide, et cette force n’agissent que sur la comète d’Encke ? Et ne croirait-on pas qu’ils aient été créés et placés, tout exprès, dans ces régions pour régler, ou entraver les mouvements de cette comète, et qu’aussitôt que cette comète est passée, ils se retirent pour laisser circuler librement les autres comètes et les autres corps célestes ?

  1. Conf. plus haut, ch. IV et V.