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Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/211

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§ 249.

Il faut considérer la nature comme un ensemble, un système de degrés dont l’un dérive nécessairement de l’autre, et fait la vérité de celui d’où il provient. Cette filiation ne doit pas être amenée par une sorte de production

    indépendant de l’universel. Mais d’un autre côté, il existe comme différence de l’universel, et il n’est particulier qu’à ce titre. Il peut donc exister de deux façons, ce qui donne déjà trois termes. Si à ces trois termes on ajoute le terme qui fait leur rapport (c’est-à-dire ici l’individuel (voy. Logique, part. III) ou leur unité subjective, on aura les quatre termes. En outre, si l’on considère le rapport des trois termes comme un rapport de l’unité et de la différence, ou de la monade et de la dyade, on aura d’abord les trois termes, et ensuite deux termes particuliers ; c’est-à-dire le moment de l’unité, en tant que distinct du moment de la différence, et le moment de la différence en tant que distinct de celui de l’unité ; de sorte que chacun de ces deux moments formera une particularité entière. On pourra demander à cet égard : Pourquoi cette nouvelle loi, ou forme dans la nature ? Et n’est-ce pas là une dérogation à la forme ou méthode absolue ? Et ne serait-ce pas une modification artificielle ou bien une modification commandée par la constitution même de la nature, constitution qui échappe à la forme dialectique ? — On lèvera ces difficultés si l’on réfléchit : 1° qu’à quelque point de vue qu’on se place, il faut concevoir la logique et la nature comme distinctes et identiques tout à la fois. Cela fait que l’idée logique est dans la nature, mais qu’elle n’y est, ni ne peut y être comme elle est dans sa propre sphère ; ce qui veut dire qu’il y a dans l’idée de la nature des déterminations propres, qui la distinguent de l’idée logique, et qui obligent celle-ci à se modifier, tout en conservant cependant sa forme essentielle. 2° Que la forme ou dialectique absolue ne réside pas tant dans le nombre, et le rapport quantitatif, que dans la qualité, et le rapport qualitatif des termes ; de sorte que ce qu’il importe essentiellement et avant tout, c’est qu’il y ait différence et unité, ou, ce qui revient au même, que l’idée se pose, s’oppose et se concilie, quel que soit, d’ailleurs, le nombre des termes, qu’il y en ait trois, qu’il y en ait quatre, qu’il y en ait cinq, et même davantage. Car la forme absolue subsiste, dès qu’il y a opposition et unité.