Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/213

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mouvement dialectique. Il faut que la pensée spéculative rejette ces prétendues transformations de la nature suivant lesquelles les plantes et les animaux seraient sortis de l’eau, les animaux qui ont une organisation plus parfaite proviendraient d’une classe inférieure, etc. Ces explications vagues et obscures n’ont d’autre fondement que l’expérience sensible[1].

  1. Il y a deux métamorphoses, une métamorphose interne et idéale et une métamorphose extérieure qui a lieu dans le temps et dans l’espace, et qui a son fondement dans la première. Par exemple, les genres et les espèces, ou la plante et l’animal se suivent et n’engendrent en vertu d’une loi, d’une nécessité intérieure, fixe et invariable, et non d’une manière extérieure, ainsi que se représentent ces transformations certaines théories qui font sortir de l’eau les plantes, les polypes, les mollusques, puis les poissons, puis les animaux terrestres, etc. Les métamorphoses qui s’opèrent dans l’individu ne sont, par conséquent, que la réalisation extérieure de cette métamorphose idéale. « La notion, dit Hégel (Zusats), produit à la fois toutes les déterminations particulières (alle Besonderheit) d’une manière générale. C’est une représentation tout à fait vide que de concevoir les espèces comme se développant successivement l’une après l’autre dans le temps. La différence chronologique n’affecte en aucune façon la notion (den Gendanken, la pensée). S’il ne s’agit que d’énumérer les espèces pour représenter au sens comment la série des êtres vivants se partage en classes, soit qu’on parte des termes les plus pauvres pour s’élever aux plus riches et aux plus développés, soit qu’on suive une marche inverse, cette opération aura toujours un intérêt général. Ce sera une manière d’ordonner d’une certaine façon les termes, de même qu’on les ordonne en divisant la nature en trois règnes ; ce qui vaut mieux que les mêler, effaçant ainsi toute trace de la notion. Mais il ne faudrait pas croire qu’on donne, pour ainsi dire, plus de vie à ces séries, ou qu’on les rend plus philosophiques ou plus intelligibles en se représentant les termes comme se produisant les uns les autres. Ce qu’il faut dire, c’est que l’animal fait la vérité du végétal, et celui-ci du minéral, de même que la terre fait la vérité du système solaire. Dans un système, le premier terme est le