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Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/224

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PREMIÈRE PARTIE.

A.

L’ESPACE ET LE TEMPS.

a. — ESPACE.

§ 254.

La détermination première et immédiate de la nature est l’universalité abstraite de ses éléments existant l’un hors de l’autre ; c’est un état d’indifférence où il n’y a pas d’intermédiaires ; c’est, en d’autres termes, l’espace. L’espace est une sorte de juxtaposition d’éléments purement idéale[1], parce qu’en lui toutes ses parties sont extérieures les unes aux autres ; et il forme un tout continu, parce que cette juxtaposition extérieure des parties est entièrement abstraite, et ne contient aucune différence.

Remarque.

On a proposé plusieurs théories sur la nature de l’espace. Je ne rappellerai que la théorie de Kant qui prétend que l’espace ainsi que le temps ne sont que les formes de l’intuition sensible. Il est d’ailleurs assez commun de poser en principe, que l’espace ne doit être considéré que comme un élément subjectif de la faculté représentative[2]. À part le sens et la direction générale de l’idéalisme de Kant, il y a dans cette théorie un côté vrai, à savoir, que l’espace est une simple forme, c’est-à-dire, un état abstrait de cette

  1. Das ganz ideelle Nebeneinander.
  2. In der Vorstellung, — telle est l'opinion de Leibnitz, qui, au fond, ne diffère pas de celle de Kant.