Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/55

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et leurs rapports nécessaires et absolus. Dans le premier cas, on n’a pas de système, dans le second cas seulement on a un système, et on a aussi la raison ; car raisonner dans le sens vrai et éminent du mot, c’est unir et séparer les êtres d’après leurs rapports objectifs et absolus[1].

Mais si systématiser, raisonner, unir et séparer constituent une seule et même chose, un seul et même acte de la pensée et de l’être, il faut examiner, d’une part, comment se fait et doit se faire cette combinaison de termes, et, d’autre part, quelle est la nature des termes ainsi combinés. C’est ce que nous examinerons d’abord d’une manière abstraite et générale.

Dans un rapport, nous l’avons vu, il y a les deux termes du rapport, et le rapport qui fait leur unité. Rappelons aussi que dans un rapport absolu (et c’est le seul dont nous devons nous occuper ici, car c’est le seul qui fait l’objet de la science) les termes sont ainsi constitués, que l’un ne saurait exister sans l’autre, ou que du moins il ne peut s’unir à l’autre que d’après une loi fixe et invariable. Maintenant, dans un rapport on peut aller du même au même, ou bien du même à l’autre, on peut aller, voulons-nous dire, d’un terme à un autre terme, qui est identique avec le premier, ou qui en diffère. Or, il est évident que là où il n’y a que des termes identiques, il ne peut y avoir de rapport. Ainsi, par exemple, on n’a pas de rapport en allant de l’être à l’être, ou de l’unité à l’unité, ou d’une attraction à une autre attraction identique, mais on obtient un rapport en allant de l’être à un autre terme que l’être, de l’unité

  1. Conf. Introduction à la Logique de Hégel, chap. XI.