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Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/69

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tion. Dire qu’il y a dans la force deux éléments essentiels, l’élément physique et l’élément mathématique, mais qu’on écarte l’un pour ne s’occuper que de l’autre, c’est nous dire qu’on se contente d’une connaissance imparfaite de la force, connaissance qui, par cela même, peut n’être pas du tout une connaissance. C’est comme celui qui partage l’homme en deux, et qui prétend posséder la science de l’homme, en n’en connaissant qu’une partie. C’est un procédé éclectique fort commode, sans doute, mais qui est ce qu’il y a de plus opposé à la science, et, nous ajouterons, à la science la plus élémentaire, qui nous enseigne qu’une division n’est valable qu’autant qu’on connaît et qu’on définit les termes qu’on divise.

Mais ce n’est pas seulement la quantité, c’est la logique entière qui entre comme élément composant, comme forme et comme matière, ou contenu dans la nature[1].

Et d’abord l’économie générale de la nature est conforme au mouvement et à l’économie de l’idée logique, qui est l’économie absolue de toute conception et de toute réalité vraiment systématique. Nous voulons dire que la nature part, comme la logique, de l’abstrait pour s’élever à des déterminations de plus en plus concrètes. Ainsi, de même que la logique part de l’être pur et indéterminé pour s’élever successivement à la qualité, à la quantité, à la mesure, aux déterminations réfléchies de l’essence, etc., ainsi la nature part de l’espace pur et indéterminé, et

  1. Conf. Introduction à la Philosophie de Hégel, chap. V, § 2 ; chap. VI, § 3 ; et Introduction à la Logique, chap. XI et XII.