Aller au contenu

Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à sa matière, la connaissance de la cause devrait, au contraire, nous être tout aussi accessible, ou plus accessible que celle de la forme. En outre, nous pensons la cause et sa forme de la même manière, en vertu et à l’aide des mêmes principes, c’est-à-dire des idées. Et tant vaut l’une de ces idées, tant vaut l’autre, de sorte que, si nous pouvons connaître la forme de la gravité, nous pourrons, par la même raison, connaître ce qu’on appelle sa cause. Et, si nous disons que nous pouvons connaître l’une, mais que nous ne pouvons pas connaître l’autre, ce n’est pas que nous ne puissions réellement la connaître, mais c’est que, ignorant les idées, leur nature et leur rapport, et employant l’aventure les idées de cause, de forme, de force, de matière, de raison, de loi, etc., nous disons aussi à l’aventure que tels principes peuvent être connus, et que tels autres ne peuvent point l’être[1].

Examinons maintenant de plus près la théorie newtonienne, en y démêlant les traits les plus essentiels, et dans les limites où elle est passée dans la science. Cette théorie se présente d’abord comme un renouvellement de l’ancien atomisme, combiné avec les nouvelles découvertes mathématiques, avec les lois de Galilée et de Kepler, et avec la force centrifuge.

Suivant l’ancien atomisme, les éléments constitutifs de la matière sont les atomes, dont la propriété (la forme) essentielle c’est d’être pesants, et, par conséquent, de tomber suivant la verticale. Dans Newton, les atomes de viennent des molécules, et la pesanteur est une propriété

  1. Voy. plus bas, chap. IX.