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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/103

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architecture.

habitations privées étaient d’ailleurs très simples. Chez les Romains, au contraire, apparaît le luxe des maisons particulières, des villas surtout ; de même que la magnificence des palais des empereurs, des bains publics, des théâtres, des cirques, des amphithéâtres, des aqueducs, des fontaines, etc. Mais de tels édifices, chez lesquels l’utilité reste le caractère dominant, ne peuvent toujours, plus ou moins, donner lieu à la beauté que comme ornement. Ce qui offre le plus de liberté, dans cette sphère, est donc le but religieux ; c’est le temps, comme servant d’abri à un objet divin, qui appartient déjà aux beaux-arts et a été façonné par la sculpture : à la statue du dieu.

Malgré ces fins qui lui sont imposées, l’architecture proprement dite paraît maintenant plus libre que l’architecture symbolique du degré antérieur, qui empruntait à la nature ses formes organiques, plus libre même que la sculpture qui est forcée d’adopter la forme humaine telle qu’elle lui est offerte, de s’attacher à ses proportions essentielles ; tandis que l’architecture classique invente elle-même son plan et sa configuration générale, d’après un but tout intellectuel. Quand à la forme extérieure, elle ne consulte que le bon goût, sans avoir de modèle direct. Cette plus grande liberté doit, en effet, lui être accordée, sous un rapport. Cependant son domaine reste limité, et un traité sur l’architecture classique, à cause de la rigueur mathématique des formes, est en général quelque chose d’abstrait où la sécheresse est inévitable. Fré-