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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/138

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architecture classique.

par la noblesse, la simplicité, aussi bien que par la légèreté et l’élégance de leur ornements. Les Romains, au contraire, sont, il est vrai, plus ingénieux dans la partie mécanique ; mais s’ils affectent aussi plus de richesse et de faste, c’est avec moins de noblesse et de grâce. De plus, on voit apparaître dans leur architecture une multiplicité de fins que les Grecs ne connaissaient pas. Car, comme je l’ai déjà dit en commençant, les Grecs déployaient la magnificence et la beauté de leur art seulement pour les édifices publics ; les maisons des particuliers restaient insignifiantes. Chez les Romains, au contraire, on voit, d’un côté, s’étendre le cercle des monuments publics, dans la construction desquels l’appropriation au but se combinait avec une magnificence grandiose, tels que les théâtres, les amphithéâtres pour les combats d’hommes et les amusements du peuple. Mais, en outre, l’architecture prit aussi un grand développement dans la sphère de la vie privée, principalement après les guerres civiles. On construisit des villas, des bains, des galeries, des escaliers avec tout le luxe d’une prodigalité grandiose. Par là, un nouveau domaine fut ouvert à l’architecture, que l’art des jardins appela aussi à son aide. Elle fut perfectionnée dans ce sens avec beaucoup d’esprit et de goût. La villa de Lucullus en fournit un brillant échantillon.

Ce type de l’architecture romaine a souvent servi, plus tard, de modèle aux Italiens et aux Français.