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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/149

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architecture.

rien ; de même que, dans l’arbre, les branches ne paraissent pas supportées par le tronc, mais, dans leur forme de légère courbure, semblent une continuation de la tige, et forment, avec les rameaux d’un autre arbre, un toit de feuillage. Une pareille voûte, qui jette l’ame dans la rêverie, cette mystérieuse horreur des bois qui porte à la méditation, la cathédrale les reproduit par ses sombres murailles, et, au-dessous, par la forêt de piliers et de colonnettes qui déploient librement leurs chapiteaux et se rejoignent au sommet. Cependant, on ne doit pas, pour cela, dire que l’architecture gothique a pris les arbres et les forêts pour premier modèle de ses formes.

Maintenant, si la direction en pointe est, en général, la forme fondamentale dans l’architecture gothique, à l’intérieur des églises elle prend la forme spéciale de l’ogive. Par là, les colonnes, en particulier, reçoivent une tout autre destination et une forme toute nouvelle.

Les églises gothiques ont besoin, pour que leur vaste enceinte soit fermée de toutes parts, dune toiture qui, en raison de la grandeur de l’édifice, exerce un poids considérable et rend des supports nécessaire. Ici, par conséquent, les colonnes paraissent tout-à-fait à leur place. Mais le caractère ascensionnel changeant précisément l’action de supporter en l’apparence de monter librement, nous ne pouvons trouver ici la colonne dans le sens propre de l’archi-