Aller au contenu

Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
architecture romantique.

chœur, maïs celles-ci, plus encore, sont d’une grandeur colossale, afin que le regard qui repose sur leur partie inférieure ne puisse embrasser leur partie supérieure, et alors, comme dans les arcades, soit dirigé en haut. De là naît le même sentiment d’inquiétude et d’aspiration qui doit être communiqué au spectateur. En outre, les carreaux des fenêtres ne sont, comme il a été dit, qu’à moitié transparents par l’effet des peintures sur verre. Ces vitraux, d’abord, représentent de saintes histoires ; ensuite, ils sont coloriés pour étendre une ombre mystérieuse et laisser briller ta lumière des cierges. Car ici c’est un autre jour que celui de la nature extérieure qui doit donner la lumière.

Quant à l’ordonnance totale de l’intérieur de l’église gothique, nous avons déjà vu que ses diverses parties devaient différer en hauteur, largeur et longueur. Une première division nous fait distinguer le chœur, les transepts et la nef y des bas côtés qui les entourent.

Ces derniers sont fermés, du côté extérieur, par les murs qui forment l’enceinte de l’édifice, et devant lesquels s’élèvent des piliers et des arcades ; du côté intérieur, par les piliers et les ogives qui sont ouverts sur le vaisseau, parce qu’il n’y a pas de murs entre eux. Les bas côtés occupent donc une position qui est l'inverse de celle des galeries dans les temples grecs, lesquels s’ouvrent à l’extérieur et sont fermés à l’intérieur, tandis que les allées latérales dans les églises gothiques laissent un libre accès dans le vais-