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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/204

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comme art de l'idéal classique.

II. De la Sculpture comme art de l’idéal classique.


La première conséquence à tirer des considérations précédentes, c’est que la sculpture est, plus que tous les autres arts, affectée à l’idéal. En effet, d’abord, tant à cause de la clarté de son objet qui se conçoit comme esprit, qu’à cause de la parfaite appropriation de la forme à cette idée, elle est en dehors de l’art symbolique. D’un autre côté, elle ne va pas encore jusqu’à ce dégré de subjectivité intérieure, où Famé étant tout absorbée en elle-même, la forme extérieure devient indifférente. Elle constitue, par conséquent, le centre de l’art classique. À la vérité, l’idéalité classique ne se montre pas tout-à-fait étrangère à l’architecture symbolique et romantique ; néanmoins, l’idéal, dans sa sphère propre, n’est pas la plus haute loi de ces formes générales de l’art ni de ces arts, parce qu’ils n*ont pas, comme la sculpture, pour objet, la représentation de l’individualité libre, du caractère rendu visible, de la belle et libre nécessité. La figure et la forme des personnages de la sculpture doivent sortir de l’imagination de l’artiste, pures de tout alliage, dégagées de toute accidentalité morale ou physique. Aucune prédilection particulière pour les particulari-