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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/311

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sculpture.

la négation de ce dernier ou par le rejet des défauts qui lui sont inhérents, que l’idéal devient réellement l’idéal. Sous ce rapport, l’enfantement de l’art classique est en dehors de lui ; comme tel, il doit laisser derrière lui toute imperfection, tout développement, être achevé, complet. Or, cet acheminement consiste en ce que le fond de la représentation commence seulement à correspondre à l’idéal, et cependant reste en deçà de la vraie représentation idéale, parce que l’art, encore attaché à la conception symbolique, n’est pas en état de combiner dans de justes proportions l’idée générale et la forme sensible. Que la sculpture égyptienne offre ce caractère fondamental, c’est la seule chose que je veuille montrer ici en peu de mots.

Ce que je dois signaler d’abord, c’est l’absence de liberté intérieure et créatrice, malgré toute la perfection technique. Les ouvrages de la sculpture grecque sortent de la vitalité et de la liberté de l’imagination, qui transforme les idées de la tradition religieuse en figures individuelles, et dans l’individualité de ses productions, représente sa propre conception idéale avec la perfection classique. Les images des dieux égyptiens, au contraire, conservent un type stationnaire, comme le dit Platon. (De Leg., lib. ii, éd. Bekk., p. 239.) « Les représentations avaient été déterminées anciennement par les prêtres, et il n’était permis ni aux prêtres ni aux artistes, de rien changer à ces figures. Et, maintenant encore, inventer quel-