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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/352

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son caractère général.

avec la substance et la généralité, se replie sur soi, au point d’atteindre le dernier degré de l’activité réfléchie, de même aussi, dans le côté extérieur de la forme, la fusion plastique du particulier et du général fait place à la domination de l’individuel et, en même temps, de l’accidentel et de l’indifférent ; de la même manière que déjà, dans le monde réel, l’accidentel est le caractère dominant de tous les phénomènes.

Un second point concerne l’étendue que la peinture doit à son principe, sous le rapport des objets à représenter.

La libre subjectivité laisse, d’abord, à l’ensemble des objets de la nature et à toutes les sphères de l’activité humaine, leur existence indépendante. Mais, d’un autre côté, elle peut se livrer à toutes sortes de particularités et en faire le fond du sujet même. Il y a plus, c’est seulement en s’engageant ainsi dans la réalité concrète, qu’elle se montre elle-même concrète et vivante. Par là, il devient possible au peintre de faire entrer dans le domaine de ses représentations une foule d’objets qui restent inaccessibles à la sculpture. Le cercle entier du monde religieux, les images que l’on se fait du ciel et de l’enfer, l’histoire du Christ et de ses disciples, des saints, etc., les scènes de la nature et de la vie humaine jusqu’aux accidents les plus fugitifs dans les situations et les caractères, il n’est rien qui ne puisse trouver ici sa place. Car, à la subjectivité appartient aussi ce qu’il y a de particulier, d’arbitraire et d’accidentel dans les intérêts et les be-