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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/358

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son caractère général.

troubler te spectacle, parce qu’alors les objets contemplés, conservant en eux-mèmes une existence réelle, n’apparaissent pas comme figurés artificiellement par l’esprit, dans le but de lui offrir un spectacle. La nature peut, par conséquent, ne pas réduire ses images à une surface plane ; car ses objets ont, et doivent avoir, une existence réelle, indépendante. Dans la peinture, au contraire, le plaisir ne réside pas dans la vue de l’être réel, mais dans l’intérêt purement contemplatif que prend l’intelligence à la manifestation de l’esprit dans les formes du monde extérieur. Par là disparaît tout besoin d’une étendue complète et de l’appareil compliqué de l’organisation.

À cette réduction à la couleur se rattache maintenant aussi cette circonstance, que la peinture est dans un rapport plus éloigné avec l’architecture que ne l’est la sculpture. En effet, les ouvrages de la sculpture, même lorsqu’il sont indépendants, érigés seuls sur les places publiques ou dans les jardins ont toujours besoin d’un piédestal façonné architectoniquement. En outre, dans les salles, les vestibules, les portiques, etc., où l’architecture ne sert que d’entourage aux statues, et où, de leur côté, les images de la sculpture sont employées pour orner les édifices, il y a entre les deux arts une liaison étroite. La peinture, au contraire, dans les portiques ouverts, comme dans les salles fermées, se borne à la muraille. Elle n’a, originairement, d’autre destination que celle de remplir des surfaces vides des murs. Elle se