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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/366

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son caractère général.

dans un rapport beaucoup plus étroit avec le spectateur ; d’un autre côté, il conserve des relations plus nombreuses avec d’autres personnages et avec les objets de la nature environnante. Le simple fait de ne représenter que l’apparence des objets donne déjà la possibilité de s’étendre à de plus grandes distances et dans de plus vastes espaces, de rassembler les objets les plus variés qui les remplissent, dans un seul et même ouvrage d’art ; et celui-ci, en sa qualité d’œuvre d’art, n’en doit i)as moins être un tout complet en soi ; ses proportions ne doivent pas paraître déterminées par le hasard, mais offrir un ensemble dont toutes les parties se lient entre elles naturellement.

3o. Après ces considérations générales sur le fond et les matériaux de la peinture, nous avons à indiquer, en peu de mots, le principe général qui doit présider au mode d’exécution artistique.

La peinture se prête mieux que la sculpture et l’architecture aux deux extrêmes. Je veux dire que, si, d’un côté, la profondeur du sujet, le sérieux moral ou religieux de la conception et de la représentation, la beauté idéale des formes doivent être la chose principale ; d’un autre côté, dans les objets considérés en soi comme insignifiants, elle donne la même valeur à une particularité empruntée au réel, et au talent personnel de l’exécution. De-là aussi, deux manières de juger tout opposées. Tantôt on entend s’écrier : Quel beau sujet, quelle conception profonde, charmante,