Aller au contenu

Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
411
perspective, dessin, coloris, etc..

vent être colorées avec plus de clarté et d’intensité que cela ne leur convient, d’après leur modelé.

Dans la sculpture et même dans le dessin, de pareilles parties sont tenues dans le clair et l’obscur, uniquement d’après la forme des objets et la manière dont ils sont éclairés. Le peintre, au contraire, doit les admettre dans leur coloration locale qui détruit ce rapport. Dans la perspective naturelle, la raison juge de la distance dos objets, de leur forme, etc., non seulement d’après les apparences de couleur, mais encore d’après d’autres circonstances. Mais, dans la peinture, la couleur seule est donnée, qui, comme simple couleur, peut porter préjudice aux conditions qu’exigent le clair et l’obscur par eux-mêmes. Ici l’art du peintre, consiste à effacer une telle contradiction et à combiner les couleurs de telle sorte que ni dans les teintes locales du modelé, ni sous les autres rapports, elles ne se nuisent réciproquement. C’est seulement en faisant attention à ces deux points que la forme et la couleur véritables des objets sont reproduites jusqu’à leur degré de perfection. Avec quel art, par exemple, les Hollandais n’ont ils pas peint l’éclat du satin dans les vêtements, tous les reflets les plus variés, les gradations dans les ombres, dans. les plis, etc. ; l’apparence de l’argent, de l’or, du cuivre, des vases de verre, du velours ; et de même Van Eyck, le brillant des pierres précieuses, des galons et des bijoux, etc. Ainsi, les couleurs par lesquelles on