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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/483

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peinture.

leurs peintures. » Tels sont les premiers efforts de l’art pour s’élever au-dessus du type traditionnel, fixe et mort, pour s’approcher de la vie et de l’expression individuelle.

2o Le second pas que fait la peinture italienne consiste à s’affranchir de ses modèles grecs, à entrer réellement dans la voie de l’individualité humaine et vivante, sous le rapport de la conception et de l’exécution tout entières, à apprendre, en même temps, à mettre les caractères et les formes humaines en harmonie intime avec les idées religieuses qu’ils doivent exprimer.

Il faut d’abord mentionner ici la grande influence qu’exercèrent Giotto et ses disciples. Giotto changea non seulement la manière de préparer les couleurs, usitée jusqu’alors, mais aussi celle de concevoir et de diriger la représentation. Les Grecs nouveaux s’étaient vraisemblablement servi de cire, ainsi que des recherches chimiques l’ont fait voir, soit comme moyen de lier les couleurs, soit comme vernis ; ce qui donnait un ton jaunâtre et une teinte sombre, qui ne s’expliquent pas tout-à-fait par l’action de la lumière des lampes (Ibid., 1, p. 312.) Or, Giotto rejeta complètement ce moyen visqueux de liaison employé par les peintres Grecs. Il adopta l’usage de broyer les couleurs avec un lait clair de jeunes plantes et de figues non mûres et avec d’autres colles moins oléagineuses dont s’étaient servi les peintres italiens des premiers temps du moyen-âge, peut-être